a de la
Bourgogne, de nombreux hommes d'armes vinrent du duche remplir aupres
de lui leur service d'ost. Il marcha avec ces forces directement vers
le camp ennemi et un combat s'engagea aussitot entre les fantassins
des contingents francais et les Normands, qui s'etaient avances a
leur rencontre. Pendant l'action, l'avant-garde francaise, la premiere
ardeur passee, s'apercut que le gros de l'armee qui entourait le roi
ne bougeait pas et que personne n'y mettait pied a terre pour
combattre. Les Normands, d'autre part, faiblissaient, apres quelques
pertes, et se trouvaient contraints de regagner leurs retranchements.
L'avant-garde francaise se retira alors jusqu'a environ deux ou trois
milles des lignes ennemies et s'etablit en cercle d'investissement
tout autour. D'autre part, Hugues etait sur la rive opposee de la
Seine et y avait pris position juste en face des Normands. La
situation de ceux-ci semblait desesperee. On attendait seulement les
bateaux qui devaient venir de Paris pour les attaquer de toutes parts
et donner l'assaut a leur camp, meme du cote du fleuve. La lutte
promettait d'etre decisive Roegnvald etait pris au piege ou sa temerite
l'avait conduit. Mais les assiegeants perdirent trop de temps a
attendre les navires parisiens qui ne venaient pas. Tout a coup le
ruse Normand sortit de son camp sans etre apercu, parvint a traverser
par surprise les lignes ennemies, ou il avait pu pratiquer des
intelligences, et gagnant une foret voisine, reussit a s'evader avec
tous les siens[139].
Ainsi Roegnvald sut eviter par un coup d'audace, que la lenteur des
operations des coalises rendit possible, la sanglante defaite ou la
honteuse capitulation a l'une ou a l'autre desquelles il paraissait
irremediablement accule. Et maintenant l'aventureux et habile viking
gagnait rapidement les bords de la Loire, a travers la foret
d'Orleans, avec les survivants de ses intrepides guerriers, echappes
comme par miracle du cercle de fer dont ils avaient ete un instant
entoures.
Les coalises stupefaits de la soudainete de cette fuite ne se
hasarderent pas a poursuivre dans les bois un ennemi brave jusqu'a la
temerite, satisfaits de lui avoir inflige de tres serieuses pertes et
une terrible lecon.
Peut-etre est-ce au cours de cette retraite memorable que les
sectateurs d'Odin penetrerent dans l'abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire.
Le continuateur d'Aimoin raconte, en effet, sans donner de date, que
les moines s'enfuirent lors du pa
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