ont tous glorifies de lui devoir
quelque chose. . . . Il doit nous suffire pour l'instant d'affirmer que
l'influence de Walter Scott est a la racine meme des grandes oeuvres qui
ont donne au nouveau genre tant d'eclat dans notre litterature; que c'est
elle qui les a inspirees, suscitees, fait eclore; que sans lui nous
n'aurions ni 'Hans d'Islande,' ni 'Cinq-Mars,' ni 'Les Chouans,' ni la
'Chronique de Charles IX.,' ni 'Notre Dame de Paris,' . . . Ce n'est
rien moins que le romantisme lui-meme dont elle a hate l'incubation,
facilite l'eclosion, aide le developpement."--MAIGRON, "Le Roman
Historique," p. 143.
"Il nous faut d'abord constater que c'est veritablement de Walter Scott,
et de Walter Scott seul, que commence cette fureur des choses du moyen
age, cette manie de couleur locale qui sevit avec tant d'intensite
quelque temps avant et longtemps apres 1830, et donc qu'il reste, au
moins pour ce qui est de la description, le principal initiateur de la
generation nouvelle. Sans doute et de toute part, cette resurrection du
moyen age etait des long-temps preparee. Le 'Genie du Christianisme,' le
'Cours de litterature dramatique' de Schlegel, l''Allemagne' de Mme. de
Stael avaient fait des moeurs chretiennes et chevaleresques le fondement
et la condition de renouvellement de l'art francais. Et, en effet, des
1802, le moyen age etait decouvert, la cathedrale gothique restauree,
l'art chretien remis a la place eminente d'ou il aurait fallu ne jamais
le laisser choir. Mais ou sont les oeuvres executees d'apres ce modele
et ces principes? S'il est facile d'apercevoir et de determiner la
cathedrale religieuse de Chateaubriand, est il donc si aise de distinguer
sa cathedrale poetique? . . . Un courant vigoureux, que le 'Genie du
Christianisme' et les 'Martyrs' ont puissamment contribue a determiner,
fait deriver les imaginations vers les choses gothiques; volontiers,
l'esprit francais se retourne alors vers le passe comme vers la seule
source de poesie; et voici qu'un etranger vient se faire son guide et
fait miroiter, devant tous les yeux eblouis, la fantasmagorie du moyen
age, donjons et creneaux, cuirasses et belles armures, haquenees et
palefrois, chevaliers resplendissants et mignonnes et delicates
chatelaines. . . . Sur ses traces, on se precipita avec furie dans la
voie qu'il venait subitement d'elargir. Ce moyen age, jusqu'a lui si
convoite et si infecond, devinait enfin une source inepuisable d'emotions
et de
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