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etait coupable. En consequence, au mois d'aout 1589, elle fut condamnee a etre decapitee, puis brulee et ses cendres jetees au vent. Ce fut le 15 aout que cette sentence fut communiquee a Fausta, dans la chambre ou elle etait detenue prisonniere. Elle l'ecouta sans un fremissement. L'execution devait avoir lieu le lendemain matin. Quand les juges se furent retires, Myrthis s'agenouilla en sanglotant aux pieds de sa maitresse et murmura: --Quel horrible supplice! o maitresse, est-il possible!... Fausta sourit, releva sa suivante, tira de son sein un medaillon d'or qu'elle ouvrit, et en montra l'interieur a Myrthis. --Rassure-toi, dit-elle, je ne serai pas suppliciee; ils n'auront que mon cadavre; vois-tu ces grains? Un suffit pour endormir, et on dort plusieurs jours; deux endorment aussi, mais on ne se reveille plus; trois foudroient en un temps plus rapide que le plus rapide eclair, et on meurt sans souffrance. --Maitresse, dit Myrthis, vous morte, ma vie ne serait plus qu'une agonie; il y a trois grains pour vous et trois pour votre fidele servante. --Soit, dit simplement Fausta. Apprete-toi donc a mourir comme je vais mourir moi-meme. Fausta versa les trois grains de poison dans une coupe et trois dans une autre coupe. Myrthis s'appreta a verser un peu d'eau dans les coupes... A ce moment, Fausta devint affreusement pale, un tressaillement prolonge la secoua jusqu'au fond de son etre, elle porta les mains a ses flancs, et un cri rauque, un cri ou il y avait de l'angoisse, de la terreur, de l'etonnement, de l'horreur, jaillit de ses levres blanches... --Arrete! gronda-t-elle. Je n'ai pas le droit de mourir encore!... Les six grains de poison furent remis dans le medaillon d'or que Fausta cacha dans son sein. Toute la nuit, Fausta parut s'interroger, ecouter en elle-meme, et, doucement, de ses mains, elle caressait ses flancs; et son visage exprimait tantot un etonnement infini, tantot un sombre desespoir, et tantot une sorte de ravissement... Le matin, des pas nombreux s'approcherent de la porte, et Myrthis, ignorant ce qui se passait dans l'etre de Fausta, se reprit a pleurer, car on venait chercher sa maitresse pour la conduire au supplice. C'etaient les juges, en effet, les juges et les gardes et le bourreau. L'un des juges deplia un parchemin et fit une nouvelle lecture de la sentence. Alors, le bourreau s'avanca pour se saisir de Fausta et l'entrainer. Mais elle l'ecarta d'un geste, et,
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