FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   >>  
, des chansons que braillaient jadis les vieux troupiers de la grande armee. Tout a coup Le Poittevin, qui restait, malgre tout, presque maitre de lui, nous fit taire, puis, apres un silence de quelques secondes, il dit a mi-voix: "Je suis sur qu'on a marche dans l'atelier." Sorieul se leva comme il put, et s'ecria: "Un voleur! quelle chance!" Puis, soudain, il entonna la _Marseillaise_: Aux armes, citoyens! Et, se precipitant sur une panoplie, il nous equipa, selon nos uniformes. J'eus une sorte de mousquet et un sabre; Le Poittevin, un gigantesque fusil a baionnette, et Sorieul, ne trouvant pas ce qu'il fallait, s'empara d'un pistolet d'arcon qu'il glissa dans sa ceinture, et d'une hache d'abordage qu'il brandit. Puis il ouvrit avec precaution la porte de l'atelier, et l'armee entra sur le territoire suspect. Quand nous fumes au milieu de la vaste piece encombree de toiles immenses, de meubles, d'objets singuliers et inattendus, Sorieul nous dit: "Je me nomme general. Tenons un conseil de guerre. Toi, les cuirassiers, tu vas couper la retraite a l'ennemi, c'est-a-dire donner un tour de clef a la porte. Toi, les grenadiers, tu seras mon escorte." J'executai le mouvement commande, puis je rejoignis le gros des troupes qui operait une reconnaissance. Au moment ou j'allais le rattraper derriere un grand paravent, un bruit furieux eclata. Je m'elancai, portant toujours une bougie a la main. Le Poittevin venait de traverser d'un coup de baionnette la poitrine d'un mannequin dont Sorieul fendait la tete a coups de hache. L'erreur reconnue, le general commanda: "Soyons prudents," et les operations recommencerent. Depuis vingt minutes au moins on fouillait tous les coins et recoins de l'atelier, sans succes, quand Le Poittevin eut l'idee d'ouvrir un immense placard. Il etait sombre et profond, j'avancai mon bras qui tenait la lumiere, et je reculai stupefait; un homme etait la, un homme vivant, qui m'avait regarde. Immediatement, je refermai le placard a deux tours de clef, et on tint de nouveau conseil. Les avis etaient tres partages. Sorieul voulait enfumer le voleur, Le Poittevin parlait de le prendre par la famine. Je proposai de faire sauter le placard avec de la poudre. L'avis de Le Poittevin prevalut; et, pendant qu'il montait la garde avec son grand fusil, nous allames chercher le reste du punch et nos pipes, puis on s'installa devant la porte fermee, et on but au prisonnier. Au bout d'une d
PREV.   NEXT  
|<   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   >>  



Top keywords:

Poittevin

 

Sorieul

 

atelier

 

placard

 
voleur
 

general

 

conseil

 
baionnette
 

recommencerent

 
prudents

operations

 

recoins

 
minutes
 

moment

 

fouillait

 
Depuis
 

elancai

 
eclata
 

portant

 

toujours


bougie

 

furieux

 

derriere

 
rattraper
 

allais

 

paravent

 

venait

 

erreur

 

reconnue

 

commanda


fendait

 

traverser

 

poitrine

 

mannequin

 

Soyons

 

stupefait

 
poudre
 
sauter
 
prevalut
 

pendant


montait
 

proposai

 

parlait

 

enfumer

 

prendre

 

famine

 

fermee

 

devant

 

prisonnier

 

installa