Londres, je le repete de Paris. Le
sentiment de la France--je dis de la France, et non pas
des brouillons et des factions--est qu'elle a ete traitee
legerement, qu'on a sacrifie legerement, sans motif
suffisant, pour un interet secondaire son alliance, son
amitie, son concours. La est le grand mal qu'a fait la
Convention du 15 Juillet, la est le grand obstacle a la
politique et a la paix. Pour guerir ce mal, pour lever
cet obstacle, il faut prouver a la France qu'elle se
trompe, il faut lui prouver qu'on attache a son alliance,
a son amitie, a son concours, beaucoup de prix, assez de
prix pour lui faire quelque sacrifice. Ce n'est pas
l'etendue, c'est le fait meme du sacrifice qui importe,
qu'independamment de la Convention du 15 Juillet quelque
chose soit donne, evidemment donne, au desir de rentrer
en bonne intelligence avec la France, et de la voir
rentier dans l'affaire, la paix pourra etre maintenue et
l'harmonie generale retablie en Europe. Si on vous dit
cela se peut, je suis pret a faire les demarches
necessaires pour atteindre a ce but, et a en accepter la
responsabilite, mais je ne veux pas me mettre en
mouvement sans savoir si le but est possible a atteindre.
Si on vous dit que cela ne se peut pas, qu'on entend s'en
tenir rigoureusement aux premieres stipulations du
traite, et ne rien accorder, ne rien faire qui soit pour
la France une preuve qu'on desire se rapprocher d'elle,
pour le Cabinet une force dans la lutte qu'il a a
soutenir, la situation restera violente et precaire, le
Cabinet se tiendra immobile, dans l'isolement et
l'attente. Je ne reponds pas de l'avenir. Dites cela a
Lord Palmerston, c'est de lui que l'issue depend. Il vous
parlera de l'etat de la Syrie, de l'insurrection du
Liban, des progres que font les Allies. Repondez
simplement que c'est la pour la France une raison de se
montrer plus facile a satisfaire, mais que ce n'est pas
pour l'Angleterre une raison de ne rien faire en
consideration de la France. Je n'ai encore rien dit, rien
ecrit nulle part. J'attends ce qu'on vous dira a
Londres....
Nothing can be better, more serious, or better calculated to
produce an effect, if anything can, upon our impenetrable
Cabinet. Bourqueney showed it in the first instance to Melbourne,
who told him to show it to Palmerston; but he said he had
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