e conclus qu'aucun bruit n'en doit sortir.
Ne pouvant rien commencer aujourd'hui, j'ai fait une nouvelle tournee
a un autre point de vue. Il s'agit de savoir si, en collant l'oeil aux
fentes des huis ou en grimpant aux murs d'enceinte, on peut m'apercevoir
du dehors quand je ne suis pas dans mon casino. Je me suis assure
que les portes sont neuves et bien jointes; que les murs, qui me
paraissaient mediocrement eleves, Continent, a l'exterieur, des
escarpements formidables; enfin, que ma forteresse, avec son air benin,
est tres-difficile a escalader.
Pourtant je dois regarder le casino comme une citadelle de reserve, en
cas d'envahissement des autres parties de mon domaine par les curieux,
et j'ai avise a boucher les fentes des portes et fenetres qui relient
ma petite terrasse avec le fond du portique de Vignole, lequel sera mon
promenoir les jours de pluie, et mon chemin de retraite rapide en
cas d'alerte. Me voila donc a l'abri de tout espionnage et de toute
surprise. Il ne reste plus a redouter que le cas de sommation legale a
la bonne Olivia, et le casino n'est garanti, du cote des appartements,
que par des portes assez minces. En outre, il n'y a aucun moyen de s'en
echapper sans courir grand risque de se casser le cou, et cette idee me
fait fremir quand je songe que je peux etre surpris avec Daniella, et
qu'elle tenterait probablement de s'echapper avec moi.
Pourtant, tous ces palais italiens ont quelque ingenieuse cachette ou
quelque issue mysterieuse, et je serais bien etonne si je ne decouvrais
pas l'une ou l'autre quelque part.
C'est toujours vers le Pianto que mon esprit va cherchant le mystere de
Mondragone. Il est evident qu'Olivia et Daniella l'ignorent; mais, si
l'ecroulement de quelque passage secret a efface le souvenir de la
tradition, est-il possible d'en retrouver la trace?
Je suis donc retourne au Pianto, et j'ai vainement tache d'explorer les
cuisines, sous le _terrazzone_. Apres quelques pieces insignifiantes,
j'ai trouve des murs et des amas de moellons places recemment pour
soutenir les voutes qui menacaient ruine. Cette partie est condamnee
absolument. Remontant alors au cloitre, je suis venu a bout, avec mon
ciseau, de forcer le volet d'une de ces petites fenetres plus larges que
hautes, sortes de soupiraux qui me tourmentaient. J'ai lance par
la, d'abord de petites pierres que j'ai entendues, tomber assez
profondement, et puis des morceaux de papier enflammes que j'ai pu
suivre de l'o
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