FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   >>  
entations brusquement interrompues, tombees sous les caresses d'un consolateur; car la premiere pensee du miserable enfin libre avait du etre pour elle. Il se rappelait la correspondance amoureuse datee de la prison, l'obstination de sa maitresse a defendre celui-la seul, quand elle faisait si bon marche des autres; et au lieu de se feliciter d'une aventure qui logiquement le dechargeait de toute inquietude, de tout remords, une angoisse indefinissable le tint eveille et fievreux une partie de la nuit. Pourquoi? Il ne l'aimait plus; seulement il songeait a ses lettres restees aux mains de cette femme, qu'elle lirait peut-etre a l'autre, et dont -- qui sait? -- sous une influence mauvaise, elle pourrait se servir un jour pour troubler son repos, son bonheur. Vraie ou fausse, ou cachant sans qu'il s'en doutat un souci d'autre genre, cette preoccupation de ses lettres le decida a une demarche imprudente, la visite a Chaville qu'il avait toujours obstinement refusee. Mais a qui confier une mission aussi intime et delicate?... Un matin de fevrier, il prit le train de dix heures, tres calme d'esprit et de coeur, avec la seule crainte de trouver la maison fermee, la femme disparue deja a la suite de son bandit. Des la courbe de la voie, les persiennes ouvertes, les rideaux aux fenetres du pavillon le rassurerent; et se souvenant de son emotion, lorsqu'il voyait fuir derriere lui la petite lumiere mouchetant l'ombre, il se raillait lui-meme et la fragilite de ses impressions. Ce n'etait plus le meme homme qui passait la, et certainement il ne trouverait plus la meme femme. Il n'y avait pourtant que deux mois depuis. Les bois que longeait le train n'avaient pas pris de nouvelles feuilles, gardaient les memes lepres de rouille que le jour de la rupture, et de sa clameur aux echos. Il descendit seul a la station, par ce brouillard penetrant et froid, prit le petit chemin de campagne tout glissant de neige durcie, la voute du chemin de fer, ne rencontra personne avant le Pave des Gardes, au tournant duquel apparurent un homme et un enfant suivis d'un employe de la gare poussant sa brouette chargee de malles. L'enfant, tout emmitoufle d'un cache-nez, la casquette jusqu'aux oreilles, retint un cri en passant pres de lui. "Mais c'est Joseph..." se dit-il, un peu etonne et triste de cette ingratitude du petit; et s'etant retourne il rencontra le regard de l'homme qui accompagnait l'enfant par la main. Cette figure intelli
PREV.   NEXT  
|<   129   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   >>  



Top keywords:

enfant

 

chemin

 

rencontra

 

lettres

 

gardaient

 

feuilles

 

nouvelles

 
longeait
 

avaient

 

rupture


brouillard
 

penetrant

 

tombees

 

station

 
descendit
 
rouille
 

depuis

 

clameur

 

lepres

 

mouchetant


lumiere

 

raillait

 

premiere

 

petite

 
pensee
 

lorsqu

 

voyait

 
derriere
 

fragilite

 

impressions


trouverait

 

pourtant

 

caresses

 

certainement

 

passait

 

consolateur

 

glissant

 

passant

 
Joseph
 

retint


casquette

 

oreilles

 

accompagnait

 

figure

 

intelli

 

regard

 

retourne

 

etonne

 
triste
 

ingratitude