ntidiluvien auquel vous avez daigne adresser des lignes si aimables
et la nouvelle edition de ce bel ouvrage qui m'a charme et
_instruit_ des qu'il avait paru pour la premiere fois. A cette
grande superiorite que vous possedez et qui a si noblement illustre
votre nom, dans les hautes regions de l'analyse mathematique, vous
joignez, Madame, une variete de connaissances dans toutes les
parties de la physique et de l'histoire naturelle descriptive. Apres
votre "Mechanism of the Heavens," le philosophique ouvrage
"Connexion of the Physical Sciences" avait ete l'objet de ma
constante admiration. Je l'ai lu en entier et puis relu dans la
septieme edition qui a paru en 1846 dans les tems ou nous etions
plus calme, ou l'orage politique ne grondait que de loin. L'auteur
de l'imprudent "Cosmos" devoit saluer plus que tout autre la
"Geographie Physique" de Mary Somerville. J'ai su me la procurer des
les premieres semaines par les soins de notre ami commun le Chev.
Bunsen. Je ne connais dans aucune langue un ouvrage de Geographie
physique que l'on pourrait comparer au votre. Je l'ai de nouveau
etudie dans la derniere edition que je dois a votre gracieuse
bienveillance. Le sentiment de precision que vos habitudes de
"Geometre" vous ont si profondement imprime, penetre tous vos
travaux, Madame. Aucun fait, aucune des grandes vues de la nature
vous echappent. Vous avez profite et des livres et des conversations
des voyageurs dans cette malheureuse Italie ou passe la grande route
de l'Orient et de l'Inde. J'ai ete surpris de la justice de vos
apercus sur la Geographie des plantes et des animaux. Vous dominez
dans ces regions comme en astronomie, en meteorologie, en
magnetisme. Que n'ajoutez-vous pas la sphere celeste, l'uranologie,
votre patrimoine, a la sphere terrestre? C'est vous seule qui
pourriez donner a votre belle literature un ouvrage cosmologique
original, un ouvrage ecrit avec cette lucidite et ce gout que
distingue tout ce qui est emane de votre plume. On a, je le sais,
beaucoup de bienveillance pour mon Cosmos dans votre patrie; mais il
en est des _formes_ de composition litteraires, comme de la variete
des races et de la difference primitive des langues. Un ouvrage
traduit manque de vie; ce que plait sur les bords du Rhin doit
paraitre bizarre sur les bords de la Tamise et de la Seine.
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