rie, de la noble famille des de Lannoy, celui du general Papenheyn,
un paysage "l'Hiver" et une scene de genre "Kermesse flamande" nous
arretent quelques instants; mais bien vite nos regards se portent sur un
grand buffet en chene sculpte contenant l'argenterie de la maison, d'un
tres grand prix, comme vous le constaterez vous-meme par l'enumeration
que je me permettrai de vous faire:
Une aiguiere et un bassin aux armes de Spies,
Quatre chandeliers avec des bobeches ouvragees et un eteignoir, un
plateau et une amphore, le tout aux armes de Lutzenrode,
Deux grandes cruches, un plat creux, un moutardier et six salieres
encore aux armes de Lutzenrode,
Un rechaud "_caffoir_" aux armes de Ruyssenbergh,
Vingt-deux cuilleres, vingt-six fourchettes et vingt-deux couteaux, dix
cruches a vin, en porcelaine, avec des couvercles d'argent.
Pres de cette salle, nous avons la chambre dite de l'eveque, dont les
murs sont recouverts au moyen de huit grandes peaux avec des dessins
d'or sur fond d'argent; au fond de la chambre, un lit garni de rideaux
en soie mauve, rehausses de passementeries en soie jaune et violette.
Dans le lit, deux matelas, un traversin, deux oreillers et deux
couvertures, l'une blanche, l'autre verte, sur le tout une grande
courte-pointe en soie brodee, avec franges en soie entrelacee de fil
d'or. Comme meubles, une grande glace avec un cadre d'ebene, six chaises
et un fauteuil recouverts de la meme etoffe de soie que la
courte-pointe, comme du reste aussi les rideaux. Les oeuvres d'art sont
encore des portraits; ici ce sont ceux de Maximilien, de Syberg et de
Bongaert.
Continuons notre route et entrons dans le salon, _'t groot salet beneden
d'aarde,_ tapisse de treize feuilles de cuir au dessin d'or sur fond
rouge, cette fois. Une magnifique glace, au cadre de bois noir et or, le
fronton orne d'une cordeliere en soie avec de grosses franges, le tout
reposant sur trois griffons dores; sur la cheminee, un Christ sculpte en
bois de buis, le pied incruste de nacre; seize tableaux dont neuf
representant des natures mortes et signes Jacques Van Esch. Ce Jacques
Van Esch, le seul peintre dont notre notaire ait cru devoir reveler le
nom, appartient a l'ecole d'Anvers. Il naquit dans cette ville, en 1606,
et y mourut en 1665 ou 1666. Inscrit comme apprenti dans la gilde de St
Luc, en 1621, il ne recut la maitrise qu'en 1648, ce qui fait supposer
qu'il a voyage pendant un assez long temps. Quel pays a-t-il vis
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