ur de l'Eglise Catholique par Sa Saintete le
Souverain Pontife, dans le lettre dont lecture vient d'etre fait,
demande de son cote que le libre exercice de tous les cultes soit
reconnu au Maroc.
"La Conference, d'autant plus convaincu que ce v[oe]u trouvera un
accueil favorable aupres de Sa Majeste Cherifienne que l'illustre
Souverain du Maroc a deja donne une preuve manifeste de sa tolerance et
de sa sollicitude pour le bien-etre de ses sujets non-Musulmans, en
confirmant en 1874 le Decret accorde par Sa Majeste le Sultan Sidi
Mohammed, sous le 26 Chaban de 1280 (Fevrier 1864) a Sir Moses
Montefiore, Decret qui proclame que tous les sujets de l'Empire du Maroc
doivent avoir le meme rang devant la loi: que par consequent les Juifs
du Maroc doivent etre traites conformement a la justice et a l'equite,
et qu'aucune violence ne doit etre exercee a l'egard de leurs personnes
ni de leurs biens.
"A la suite de ce Decret, bien des lois humiliantes, edictees contre les
non-Musulmans dans des temps anterieurs, ont ete mises hors de pratique,
et le sort des races non-Musulmans au Maroc est devenu plus supportable.
"Toutefois, ces lois ne sont pas encore toutes formellement revoquees,
et quelques-unes meme continuent a etre en vigueur dans plus d'un
endroit de l'interieur de l'Empire. De meme, le libre exercice de leurs
cultes n'est pas encore accorde d'une maniere legale aux sujets
non-Musulmans de Sa Majeste Cherifienne, et beaucoup de restrictions
existent encore pour ces derniers qui sont contraires a l'esprit du
Decret du 26 Chaban, 1280, et a cette regle si elementaire et si
universellement respectee, que les sujets d'un meme pays, de quelque
race ou de quelque religion qu'ils soient, des qu'ils accomplissent
fidelement leurs devoirs envers le Souverain, doivent jouir d'une
parfaite identite de droits et d'une complete egalite devant la loi.
"Le Sultan Abdul Medjid, Empereur des Ottomans, a deja, en 1839, par le
Hatti-Cherif de Gulhane, reconnu spontanement et inscrit dans la
legislation de son pays ce meme principe, qui a ete developpe et
consacre depuis par ses successeurs, en 1856 et dernierement encore en
1878, de facon qu'on ne saurait douter qu'il ne se laisse parfaitement
concilier avec la loi Mahometane.
"Quoique persuadee que l'illustre Souverain du Maroc est anime, non
moins que le Sultan de la Turquie, d'intentions bienveillantes envers
ses sujets non-Musulmans, la Conference croirait manquer a un devoir
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