e renferme presque
uniquement dans les dehors et la forme du livre, pour
apprecier, d'apres sa date, d'apres la caractere de
l'impression, d'apres certaines notes, quelquefois seulement
d'apres une erreur typographique, les qualites qui le font
ranger dans la classe des livres rares ou curieux, et qui
fixent sa valeur pecuniaire: l'autre genre de connoissance
consiste a savoir quels sont les livres les plus propres a
instruire, ceux ou les sujets sont le plus clairement
presentes et le plus profondement discutes; les ouvrages a
l'aide desquels il est possible de saisir l'origine de la
science, de la suivre dans ses developpemens, d'atteindre le
point actuel de la perfection. Sans doute il seroit
avantageux que ces deux genres de connoisances fussent
toujours reunis: l'experience montre qu'ils le sont
rairement; l'experience montre encore que le premier des
deux genres a ete plus cultive que le second. Nous
possedons, sur l'indication des livres curieux et rares, sur
les antiquites et les bijoux litteraires, si l'on me permet
d'employer cette expression, des instructions meilleures que
nous n'en avons sur les livres propres a instruire
foncierement des sciences. En recherchant la cause de cette
difference, on la trouvera peut-etre dans la passion que des
hommes riches et vains ont montree pour posseder des livres
sans etre en etat de les lire. Il a fallu creer pour eux une
sorte de bibliotheque composee d'objets qui, sous la forme
exterieure de livres, ne fussent reellement que des raretes,
des objets de curiosite, qu'on ne lit pas, mais que tantot
on regarde avec complaisance, tantot en montre avec
ostentation; et comme apres cela c'est presque toujours le
gout des personnes en etat de recompenser qui dirige le but
des travailleurs, on ne doit pas etre surpris qu'on se soit
plus occupe d'indiquer aux hommes riches dont je parle, des
raretes a acquerir, ou de vanter celles qu'ils avoient
rassemblees, que de faciliter, par des indications utiles,
les travaux des hommes studieux dont on n'attendoit aucune
recompense." _Memoires de l'Institut_, vol. i. 664. See also
the similar remarks of Jarde, in the "Precis sur les
Bibliotheques," prefixed to Fournier's _Dict. portatif de
Bibliographie_, edit. 1809.
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