FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   209   >>  
mbres allees, tantot marchant a pas lents, tantot de toutes ses forces; puis elle s'arretait et disait: Aimer, c'est une grande affaire; il faut avoir du courage pour aimer. Ce mot d'_aimer_, et la certitude que personne au monde ne se doutait de sa passion, la faisaient esperer malgre elle, quoi? elle l'ignorait, et par cela meme esperait plus facilement. Son secret cheri lui semblait un tresor cache dans son coeur; elle ne pouvait se resoudre a l'en arracher; elle se jurait de l'y conserver toujours, de le proteger contre tous, dut-il y rester enseveli. En depit de la raison, l'illusion reprenait le dessus, et, comme elle avait aime en enfant, apres s'etre desolee en enfant, elle se consolait de meme. Elle pensa aux cheveux blonds de Gaston, aux fenetres de la rue du Perche; elle essaya de se persuader que le mariage n'etait pas conclu, et qu'elle avait pu se tromper a ce qu'avait dit sa marraine. Elle se coucha au pied d'un arbre, et, brisee d'emotion et de fatigue, elle ne tarda pas a s'endormir. Il etait midi lorsqu'elle s'eveilla. Elle regarda autour d'elle, se souvenant a peine de ses chagrins. Un leger bruit qu'elle entendit a peu de distance lui fit tourner la tete. Elle vit venir a elle sous la charmille Gaston et mademoiselle de Vercelles; ils etaient seuls; et Margot, cachee par un taillis epais, ne pouvait etre apercue d'eux. Au milieu de l'allee, mademoiselle de Vercelles s'arreta et s'assit sur un banc; Gaston resta quelque temps debout devant elle, la regardant avec tendresse; puis il flechit le genou, l'entoura de ses bras, et lui donna un baiser. A ce spectacle, Margot se leva hors d'elle-meme; une douleur inexprimable la saisit, et, sans savoir ou elle allait, elle s'enfuit en courant vers la campagne. VIII Depuis que Pierrot avait echoue dans la grande entreprise qu'il avait formee d'etre pris pour domestique par Gaston, il etait devenu de jour en jour plus triste. Les consolations que Margot lui avait donnees l'avaient satisfait un moment; mais cette satisfaction n'avait pas dure plus longtemps que les provisions qu'il avait emportees dans ses poches. Plus il pensait a sa chere Margot, plus il sentait qu'il ne pouvait vivre loin d'elle, et, a dire vrai, la vie qu'il menait a la ferme n'etait pas faite pour le distraire, non plus que la compagnie avec laquelle il passait son temps; or, le jour meme du desespoir de notre heroine, il s'en allait revant le long de la riviere, chassant ses d
PREV.   NEXT  
|<   195   196   197   198   199   200   201   202   203   204   205   206   207   208   209   >>  



Top keywords:
Gaston
 

Margot

 

pouvait

 
grande
 
Vercelles
 
mademoiselle
 

allait

 

enfant

 

tantot

 

douleur


spectacle
 
saisit
 

inexprimable

 

savoir

 

baiser

 

quelque

 

apercue

 

milieu

 

taillis

 

cachee


charmille
 

etaient

 

arreta

 
tendresse
 

regardant

 
flechit
 
entoura
 

devant

 

debout

 

consolations


menait

 

poches

 
pensait
 
sentait
 

distraire

 
revant
 

heroine

 

riviere

 

chassant

 

desespoir


compagnie

 

laquelle

 
passait
 

emportees

 
provisions
 
formee
 

entreprise

 

domestique

 
devenu
 

echoue