_le 8 Mars 1859_.
MADAME ET CHERE S[OE]UR,--J'ai recu des mains de Lord Cowley la lettre
que votre Majeste a bien voulu lui confier et dont le contenu m'a
offert un nouvel et precieux temoignage de l'amitie et de la confiance
qu'elle m'a vouees, ainsi que des vues elevees qui dirigent sa
politique. Lord Cowley a ete aupres de moi le digne interprete des
sentimens de votre Majeste, et je me plais a lui rendre la justice,
qu'il s'est acquitte avec le zele eclaire, dont il a deja fourni tant
de preuves, de la mission confidentielle dont il etait charge.
J'ai hautement apprecie les motifs qui vous ont inspire la pensee
de m'envoyer un organe de confiance pour echanger nos idees sur les
dangers de la situation. Je m'associe a tous les desirs, que forme
votre Majeste pour le maintien de la paix, et ce n'est pas sur moi que
pesera la responsabilite de ceux, qui evoquent des dangers de guerre
sans pouvoir articuler une seule cause de guerre.
Lord Cowley connait les points de vue auxquels j'envisage les
questions qui forment l'objet ou le pretexte des divergences d'opinion
qui subsistent entre nous et la France; il sait aussi que nous
sommes disposes a contribuer a leur solution dans l'esprit le plus
conciliant, en tant qu'on n'exige pas de nous des sacrifices que ne
saurait porter aucune Puissance qui se respecte. Je forme des
v[oe]ux pour que votre Majeste puisse tirer parti des elemens que Lui
apportera son Ambassadeur, dans l'interet du maintien de la paix que
nous avons egalement a c[oe]ur.
Mais quelles que soient les chances et les epreuves que l'avenir nous
reserve, j'aime a me livrer a l'espoir que rien ne portera atteinte
aux rapports d'amitie et d'union que je suis heureux de cultiver avec
votre Majeste, et que Ses sympathies seront acquises a la cause que je
soutiens et qui est celle de tous les Etats independans.
C'est dans ces sentimens que je renouvelle a votre Majeste l'assurance
de l'amitie sincere et de l'inalterable attachement avec lesquels
je suis, Madame et chere S[oe]ur, de votre Majeste, le bon et devoue
frere et ami,
FRANCOIS JOSEPH.
[Pageheading: A PROPOSED CONFERENCE]
_Queen Victoria to the Earl of Malmesbury._
_20th March 1859._
The Queen has received Lord Malmesbury's letter[21] written before
the Cabinet yesterday. The Memorandum of Lord Cowley and the telegrams
from Vienna give better hopes of the idea of Congress or Conference
leading to a good result. Everything wil
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