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parmi lesquelles une des plus curieuses est celle de l'emaillerie. Le
travail des emaux, qui confine a l'art, apparut pour la premiere fois au
centre de la Gaule, avec des dates certaines, lors des fouilles de la
Come-Chaudron, en 1869; car, on ne mit point seulement a jour quelques
echantillons isoles, mais tout un centre de fabrication, dont les
ateliers--comme dans certaines fouilles de Pompei--n'auraient paru
fermes que de la veille, si l'etat d'alteration d'un grand nombre
d'objets n'eut temoigne d'un long sejour au sein de la terre.
Les ustensiles gisaient pele-mele, les fours etaient encore remplis de
charbon; a cote de specimens completement termines, on en voyait
d'autres a peine ebauches, d'autres en pleine periode de fabrication;
tout autour, des fragments d'email brut, des creusets de terre, des gres
a polir, une quantite considerable de dechets, des bavures, des rognures
provenant de la taille; des coques vitreuses qui conservaient
l'empreinte des dessins du bronze, et, par-dessus tout, le temoin meme
des operations, c'est-a-dire la medaille.[21]
Le procede, employe par les Gaulois pour emailler les bronzes, differe
peu du travail de la niellure, dans lequel les populations du Caucase
ont excelle de tout temps.
Il consistait a graver des traits ou des dessins sur la piece a decorer,
puis a la recouvrir uniformement, sur toute sa surface, d'une couche
d'email dont on enlevait ensuite l'exces a l'aide de pierres de gres et
de polissoirs.
Un assez grand nombre de ces emaux primitifs de la Gaule ont
ete trouves au Beuvray et deposes dans les vitrines du musee de
Saint-Germain-en-Laye; ce sont--pour la plupart--des bossettes, des
clous-ornements, des fleurons..., etc., en un mot, des objets relatifs a
l'attelage et au harnachement, incises de tailles profondes remplies
d'email rouge.
Les lignes paralleles ou brisees, les chevrons, les feuilles de fougeres
et les quadrilles qui composent le dessin de ces emaux ont un caractere
purement gaulois. L'ornementation est la meme que celle qu'on voit
figurer sur le bouclier du guerrier gaulois dont la statue est au musee
d'Avignon. Il est donc de toute vraisemblance que les couleurs
mentionnees par les ecrivains et dont nous avons parle plus haut comme
resplendissant sur les boucliers des chefs gaulois, n'etaient autres que
des emaux.
IV
EXTERIEUR DE L'OPPIDUM
Nous ne citerons que pour memoire differentes lignes de retranchements
echelonne
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