une question europeenne, et la declaration de
cette meme Puissance qu'elle consentait a ne pas insister sur des
demandes incompatibles avec les droits souverains de la Serbie.
La proposition de la Russie fut jugee par l'Allemagne inacceptable pour
l'Autriche-Hongrie. Simultanement on recut a St.-Petersbourg la nouvelle
de la proclamation de la mobilisation generale par l'Autriche-Hongrie.
En meme temps les hostilites continuaient sur le territoire Serbe et
Belgrade fut bombardee derechef.
L'insucces de nos propositions pacifiques nous obligea d'elargir les
mesures de precaution militaires.
Le Cabinet de Berlin nous ayant adresse une question a ce sujet, il lui
fut repondu que la Russie etait forcee de commencer ses armements pour
se premunir contre toutes eventualites.
Tout en prenant cette mesure de precaution, la Russie n'en discontinuait
pas moins de rechercher de toutes ses forces une issue de cette
situation et declara etre prete a accepter tout moyen de solution du
conflit qui comporterait l'observation des conditions posees par nous.
Malgre cette communication conciliante, le Gouvernement Allemand, le
18/31 Juillet, adressa au Gouvernement Russe la demande d'avoir a
suspendre ses mesures militaires a midi du 19 Juillet/ 1 Aout, en
menacant, dans le cas contraire, de proceder a une mobilisation
generale.
Le lendemain, 19 Juillet/1 Aout, l'Ambassadeur d'Allemagne transmit au
Ministre des Affaires Etrangeres, an nom de son Gouvernement, la
declaration de guerre.
No. 78.
Le Ministre des Affaires Etrangeres aux Representants de S. M.
I'Empereur a l'etranger.
(_Telegramme_). St.-Petersbourg, le 20 Juillet/2 Aout 1914.
Il est absolument clair que l'Allemagne s'efforce des a present de
rejeter sur nous la responsabilite de la rupture. Notre mobilisation a
ete provoquee par l'enorme responsabilite que nous aurions assumee, si
nous n'avions pas pris toutes les mesures de precaution a un moment ou
l'Autriche, se bornant a des pourparlers d'un caractere dilatoire,
bombardait Belgrade et procedait a une mobilisation generale.
Sa Majeste l'Empereur s'etait engage vis-a-vis de l'Empereur d'Allemagne
par sa parole a n'entreprendre aucun acte agressif tant que dureraient
les pourparlers avec l'Autriche. Apres une telle garantie et apres
toutes les preuves de l'amour de la Russie pour la paix, l'Allemagne ne
pouvait ni avait le droit de douter de notre declaration que nous
accepterions avec joie toute
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