xecuta une danse de guerre
des Indiens. Enfin nous nous levames tous et entonnames en choeur:
_Banniere semee d'etoiles!_ A partir de ce moment, je ne me rappelle plus
rien, jusqu'au lendemain matin, ou je me souviens parfaitement que je
m'eveillai avec un violent mal de tete.
J'avais a peine eu le temps de reflechir sur mes folies de la veille, que
ma porte s'ouvrit; Saint-Vrain et une demi-douzaine de mes compagnons de
table firent irruption dans ma chambre. Ils etaient suivis d'un garcon
portant plusieurs grands verres entoures de glace, et remplis d'un liquide
couleur d'ambre pale.
--Un coup de sherry, monsieur Haller! cria l'un; c'est la meilleure chose
que vous puissiez prendre; buvez, mon garcon, cela va vous rafraichir en
un saut d'ecureuil.
J'avalai le fortifiant breuvage.
--Maintenant, mon cher ami, dit Saint-Vrain, vous valez cent pour cent de
plus! Mais, dites-moi: est-ce serieusement que vous avez parle de venir
avec nous a travers les plaines? Nous partons dans une semaine. Je serais
au regret de me separer de vous sitot.
--Mais je parlais tres-serieusement. Je vais avec vous, si vous voulez
bien m'indiquer ce qu'il faut faire pour cela.
--Rien de plus aise. Achetez d'abord un cheval.
--J'en ai un.
--Eh bien, quelques articles de vetement, un rifle, une paire de
pistolets, un...
--Bon, bon! j'ai tout cela. Ce n'est pas ca que je vous demande. Voici:
vous autres, vous portez des marchandises a Santa-Fe; vous doublez ou
triplez votre argent par ce moyen. Or, j'ai 10,000 dollars ici, a la
Banque. Pourquoi ne combinerais-je pas le profit avec le plaisir, et
n'emploierais-je ce capital comme vous faites pour le votre?
--Rien ne vous en empeche; c'est une bonne idee.
--Eh bien, alors, si quelqu'un de vous veut bien venir avec moi et me
guider dans le choix des marchandises qui conviennent le mieux pour le
marche de Santa-Fe, je paierai son vin a diner, et ce n'est pas la une
petite prime de commission, j'imagine.
Les marchands de la prairie partirent d'un grand eclat de rire, declarant
qu'ils voulaient tous aller courir les boutiques avec moi. Apres le
dejeuner nous sortimes bras dessus bras dessous. Avant l'heure du diner,
j'avais converti mes fonds en calicots, couteaux longs et miroirs,
conservant juste assez d'argent pour acheter des mules, des wagons, et
engager des voituriers a Independance, notre point de depart pour les
prairies. Quelques jours apres nous remontions le Missouri
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