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parole lui-meme, nous remplacerons cette notice par un article critique
sur le roman publie au moment ou il a paru, et qui nous paraitra
caracteriser le mieux le livre ou l'auteur._
_Jusqu'a l'achevement de cette collection, un volume sera mis en vente
tous les mois._
_L'editeur,_
_E.F._
IDA ET CARMELITA
(L'episode qui precede _Ida et Carmelita_ a pour titre _La
marquise de Lucilliere_.)
I
Tout le monde sait que la Suisse est la patrie des hotels, qui poussent
spontanement sur son sol comme les pins et les champignons; pas de
village, pas de hameau, si pauvre qu'il soit, pas de site, pour peu
qu'il offre une curiosite quelconque, qui n'ait son auberge, son hotel
ou sa pension.
C'est ainsi qu'au hameau du Glion, au-dessus de Montreux, a une altitude
de six a sept cents metres, a la pointe d'une sorte de promontoire qui
s'avance vers le lac a ete construit l'hotel du _Rigi-Vaudois_.
La position, il est vrai, est des plus heureuses, a l'abri des chaleurs
comme des froids, au milieu d'un air vif et salubre, en face d'un
merveilleux panorama.
Si l'on ne veut pas sortir, on a devant soi les sombres rochers de
Meillerie, que couronnent les Alpes neigeuses de la Savoie, et, a droite
et a gauche, la nappe bleue du lac, qui commence a l'embouchure du Rhone
pour s'en aller vers Geneve, jusqu'a ce que ses rives s'abaissent et se
perdent dans un lointain confus.
Au contraire, si l'on aime la promenade, on n'a qu'un pas a faire
pour se trouver immediatement sur les pentes herbees ou boisees qui
descendent des dents de Naye et de Jaman.
Deux chemins conduisent au Glion: l'un est une bonne route de voiture
qui monte du lac par des lacets traces sur le flanc de la montagne;
l'autre est un simple sentier qui grimpe a travers les paturages et le
long d'un torrent.
C'etait a cet hotel du _Rigi-Vaudois_ que le colonel s'etait arrete en
venant de Paris; et seduit par le calme autant que par la belle vue, il
y avait pris un appartement de trois pieces ouvrant leurs fenetres sur
le lac: une chambre pour lui, une salle a manger ou on le servait seul,
et une chambre pour Horace.
Il sortait le matin de bonne heure, son _alpenstock_ ferre a la main,
un petit sac sur le dos, les pieds chausses de bons souliers a semelles
epaisses et garnies de gros clous et il ne rentrait que dans la soiree,
quand il rentrait; car il arrivait souvent que ses excursions l'ayant
entraine au loin, il couchait dans un ch
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