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Mondit seigneur de Valse restant a Lintz avec son epouse, je partis dans la
compagnie de messire Jacques Trousset, et vins a Erfort, qui appartient au
comte de Chambourg. La finit l'Autriche, et depuis Vienne jusque-la nous
avions mis six journees. D'Erfort nous allames a Riet, ville de Baviere, et
qui est au duc Henri; a Prenne, sur la riviere de Sceine; a Bourchaze,
ville avec chateau sur la meme riviere, ou nous trouvames le duc; a
Mouldrouf, ou nous passames le Taing. Enfin, apres avoir traverse le pays
du duc Louis de Baviere, sans etre entres dans aucune de ses ville, nous
arrivames a Muneque (Munich), la plus jolie petite ville que j'aie jamais
vue, et qui appartient au duc Guillaume de Baviere.
A Lanchperch je quittai la Baviere pour entrer en Souabe, et passai par
Meindelahan (Mindelheim), qui est au duc; par Mamines (Memingen), ville
d'Empire, et de la a Walpourch, l'un des chateaux de messire Jacques. Il ne
s'y rendit que trois jours apres moi, parce qu'il vouloit aller visiter
dans le voisinage quelques-uns de ses amis; mais il donna ordre a ses gens
de me traiter comme ils le traiteroient lui-meme.
Quand il fut revenu nous partimes pour Ravespourch (Rawensburg), ville
d'Empire; de la a Martorf, a Mersporch (Mersbourg), ville de l'eveque de
Constance, sur le lac de ce nom. Le lac en cet endroit peut bien avoir en
largeur trois milles d'Italie. Je le traversai et vins a Constance, ou je
passai le Rhin, qui commence a prendre la son nom en sortant du lac.
C'est dans cette ville que se separa de moi messire Jacques Trousset. Ce
chevalier, l'un des plus aimable et des plus vaillans de l'Allemagne,
m'avoit fait l'honneur et le plaisir de m'accompagner jusque-la pour egard
pour mondit seigneur le duc; il m'eut meme escorte plus loin, sans un fait
d'armes auquel il s'etoit engage: mais il me donna pour le suppleer un
poursuivant, qu'il chargea de me conduire aussi loin que je l'exigerois.
Ce fait d'armes etoit une enterprise formee avec le seigneur de Valse. Tous
deux s'aiment comme freres, et il devoient jouter a fer de lance, avec
targe et chapeau de fer, selon l'usage du pays, treize contre treize, tous
amis et parens. Il est parfaitement muni d'armes pour joutes et batailles.
Lui-meme me les avoit montrees dans son chateau de Walporch. Je pris conge
de lui, et le quittai avec bien du regret.
De Constance je vins a Etran (Stein), ou je passai le Rhin; a Chaufouze
(Schaffouse), ville de l'empereur; a
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