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certes, avaient le sentiment obscur d'une injustice sociale que leur classe subissait depuis des siecles; mais comment exprimer, traduire cela dans le fait? Qu'allaient-ils demander, ou exiger, pour ameliorer leur triste sort? Et qu'allait dire M. de Beule? Qu'allaient-ils faire, si M. de Beule, comme il fallait surement s'y attendre, repondait par un refus categorique et indigne? Ils ne savaient ... Le probleme leur apparaissait trop dangereux, trop complique, au-dessus de leurs forces. Un appui leur manquait. D'instinct, ils le sentaient: il leur manquait une centrale, un groupement puissant, une solide organisation, comme il en existait dans les grandes villes industrielles. Affronter la lutte ainsi, c'etait d'avance la defaite; ils entendaient deja la voix imperieuse et meprisante de M. de Beule leur jeter: "Vraiment, vous n'etes pas contents, mes gaillards; vous exigez un meilleur salaire! Eh bien! allez le chercher ailleurs. Ce n'est pas moi qui vous retiens; j'en prendrai d'autres a votre place!" Voila ce que repondrait M. de Beule; et malheureusement, l'evenement lui donnerait raison. Parmi la population ouvriere du village, pauvre et asservie, il trouverait d'autres victimes qui, pour un salaire de famine, viendraient occuper la place qu'eux auraient desertee. --Ce serait Fikandouss-Fikandouss, dit Feelken. Leo fit entendre un "Oooo ... uuuu ... iiii" pessimiste, et les autres hausserent les epaules avec un sourire desenchante, comme devant une chimere totalement irrealisable. --Pour moi, la seule chose que je demande, c'est quatre gouttes par jour au lieu de deux, dit Ollewaert. --Bravo, et moi aussi! dit Berzeel. --Et moi donc! repeta Free comme un echo, les yeux brillants. --Comment pouvez-vous!... s'ecria Pierken indigne. Une aussi pitoyable conception de leurs droits le navrait profondement. Il desesperait de jamais rien obtenir d'eux, lorsqu'un beau matin, son petit quotidien vint lui apporter consolation et reconfort, en publiant un article dont la lecture reveilla tous ses espoirs decus et le transporta de joie. Dans son journal, on imprimait en premiere page qu'on allait s'occuper aussi du proletaire des campagnes, le soustraire, avec l'ouvrier des villes, a l'exploitation scandaleuse de ses tyrans seculaires. Un article pathetique, signe "Paysan", depeignait sous des couleurs sombres et douloureuses les survivances presque moyenageuses que l'on retrouvait partout chez les ruraux et
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